Tout est objet de reflexion. Seulement, il faut oser etre sage (Vita est sapere aude)! Mwalimu Ladislas Katsuba Kinyali est Licencié ès Lettres (Philosophie) et est Chef de Travaux depuis le 15 octobre 2006 (N/Réf. : 729/MINESU/CAB.MIN/LM/AB/2006). Il est fils ainé d’une grande famille chrétienne ; il est marié et père de trois enfants. Il fait actuellement un master en Politique Comparée et Africaine (2011-2013). Pour le contacter par téléphone, il faut l’appeler aux numéros : +243 998492735 et +243 817706666.
10 Décembre 2013
o. Introduction générale
Avant de dire quoi que ce soit sur les cinq chantiers du Président Joseph Kabila Kabange en RD Congo dans le cadre de sa politique publique, disons d’abord ce que c’est cette dernière[1].
Au fait, de façon générale, on s’entend pour dire qu’une politique publique expose les orientations et les objectifs privilégiés par un gouvernement ou une collectivité sur une question d’intérêt public (santé, éducation, environnement, emploi, égalité des sexes, etc.). Les politiques publiques peuvent être explicites et/ou implicites. On dira d’une politique qu’elle est explicite lorsqu’elle est clairement énoncée par un gouvernement grâce à la publication d’un document officiel, par exemple. À l’inverse, une politique publique peut être qualifiée d’implicite lorsque elle est exprimée de façon indirecte et sous-entendue par le biais de certaines mesures ou activités. Mentionnons toutefois que, même dans le cadre de politiques publiques explicites, certaines orientations d’un gouvernement peuvent être véhiculées implicitement par l’entremise de mesures dont les objectifs ou les incidences ne sont pas publiquement déclarées. Lorsqu’une politique publique est explicite, celle-ci est habituellement exposée dans un document qui : présente un cadre de valeurs et d’action sur un sujet donné ; détermine les orientations de certains programmes publics ; expose la répartition des pouvoirs de décision, le partage des responsabilités et les grands principes d’organisation et d’administration.
L’orientation d’une politique publique traduit généralement un choix intentionnel d’un gouvernement ou d’une collectivité parmi plusieurs options possibles, voire concurrentes. Elle véhicule aussi certaines valeurs et idéologies et la recherche d’intérêts spécifiques. Son élaboration peut être influencée par divers facteurs : mouvements sociaux, tendances culturelles, conjoncture socioéconomique, etc. Soumises à ces diverses influences, deux politiques publiques adoptées par un même gouvernement peuvent ainsi être en contradiction, soit par leurs orientations soit par les mesures qu’elles proposent. On entend souvent parler de loi, de politique publique et de programme public (ou plan d’action) indifféremment.
A la lecture de ce qui précède, nous comprenons qu’en parlant des cinq chantiers le Président Joseph Kabila Kabange avait opéré un choix parmi plusieurs options possibles dans ce pays. Mais, alors, quelles sont ces options qui ont attirées son attention ? Quel bilan en fait-il lui-même et quelle critique apportons-nous à cela ?
Après qu’il ait gagné les élections de 2006, le Président Joseph Kabila Kabange avait identifié cinq priorités, qualifiées de chantiers, ci-dessous :
- les infrastructures : routes, rails, ponts ;
- la création d'emplois : qui passe par les investissements ;
- l'éducation : écoles primaires, écoles secondaires et universités;
- l'eau et l'électricité;
- la santé.
Voilà pour lui les priorités des priorités. Il faut évidemment, dit-il, insister
sur la transparence dans la gestion de la cité, des affaires de l'Etat. Bref, il faut remettre de l'ordre dans le pays.
De manière globale, quelle idée[2] le Président se faisait-il de ces chantiers ? Comment pensait-il s’y prendre au cours de son premier mandat de cinq années de présidence ?
a. Les infrastructures : routes, rails, ponts,…
Le souci majeur est qu’il faut que les régions soient reliées les unes aux autres et que les gens puissent circuler. Les villages, aujourd'hui dépourvus de tout, seront encouragés à se regrouper de manière à permettre leur modernisation, ainsi qu'une meilleure fourniture des services de base.
b. La création d'emplois
Aujourd'hui moins de 5 % de la population travaillent dans les secteurs formels, une partie dans l'informel et les autres sont au chômage. Le Gouvernement se montrera particulièrement soucieux de la vie sociale du citoyen congolais. Avec le concours du Conseil Economique et Social, l'accent sera mis sur la création d'emplois, une politique du logement plus volontariste. Nous allons aussi améliorer l'aménagement et l'équipement du territoire national dans le sens d'une meilleure connexion entre ses différentes composantes et un meilleur cadre de vie pour nos populations tant urbaines que rurales. A cette fin, une attention particulière sera accordée à la réforme du secteur foncier, en vue de limiter le nombre de conflits, de mieux protéger les propriétaires et de faciliter l'accès au crédit bancaire.
c. L'éducation : écoles primaires, écoles secondaires et universités
Dans ce secteur de l'éducation, il sera question de marquer par une forte réduction le taux d'analphabétisme; l'effectivité de la gratuité de l'enseignement primaire et de la bourse d'études pour les finalistes du cycle supérieur et universitaire; l'augmentation du taux de scolarisation des enfants; l'amélioration de la qualité de l'enseignement; une plus grande professionnalisation de celui-ci ; la construction et la modernisation des infrastructures scolaires, pour permettre à notre jeunesse d'étudier dans des conditions décentes; et la réforme de l'enseignement supérieur et universitaire, de manière à l'aligner sur les standards internationaux.
d. L'eau et l'électricité
Dans ce secteur, il s’agit de la construction des centrales électriques à vocation provinciale ou interprovinciale, parallèlement à la fiabilisation et à l'augmentation de la capacité du site d'Inga. Il en est de même de la construction des usines de traitement d'eau dans toutes les villes et des systèmes d'adduction d'eau dans les villages.
e. La santé
Il s’agit de l'amélioration de la couverture sanitaire du pays en multipliant les hôpitaux généraux de référence et les centres de santé locaux, la lutte contre le VIH-SIDA, la meilleure prise en charge des maladies cardio-vasculaires.
A la question de savoir comment s’y prendre (programme de cinq chantiers), le président Kabila affirme d'abord compter sur les congolais. "Mobiliser davantage nos ressources, nos recettes. Compter aussi sur l'appui des pays amis, mais, avant tout, sur la réorganisation interne. L'objectif est de transformer la société, non pas avec des changements cosmétiques, mais par des bouleversements en profondeur"...
Mais, alors, au bout de ses cinq années de présidence, quel bilan[3] le Président a-t-il fait de ce programme? Les chantiers seront-ils un jour achevés ou les resteront-ils indéfiniment ?
2. Auto-évaluation des cinq chantiers
Apres les élections de 2006, il s’agit ici de présenter ce que le Président lui-même pense des cinq chantiers au bout de cinq années de présidence.
a. Les ressources (recettes)[4]
Depuis 2001, la République Démocratique du Congo a renoué avec une croissance positive. Son taux est passé de 5,6% en 2006 à 7,2% en 2010.
Le produit intérieur brut, qui se situait a 4,3 milliards de dollars en 2000, a ainsi atteint le seuil de 12,5 milliards de dollars en 2009, soit trois fois plus, en moins d’une décennie.
Autre indicateur significatif, le taux d’inflation qui était de 9000% en 1996, a été ramené à 9,89% à la fin de l’année 2010.
Le problème de la lourde dette héritée des gouvernements antérieurs a lui aussi été réglé.
Apres avoir atteint le point de décision de l’initiative PPTE en juin 2003, la République Démocratique du Congo a en effet été admise au point d’achèvement en juillet 2010, au terme de sept ans d’importantes reformes institutionnelles et structurelles et de sacrifices louables de notre peuple.
La conséquence heureuse en est que le stock nominal de la dette extérieure du pays a été ramené de 13,7 milliards de dollars a seulement 3,5 milliards, soit une réduction de 74%, ce qui rend la charge actuelle de notre dette soutenable, le stock résiduel ne représentant plus que 26% du produit intérieur brut, contre 134% auparavant.
Cet allégement substantiel de la dette a notamment contribué à conforter le niveau des réserves internationales de notre pays qui sont passées de 78,55 millions de dollars au 31 décembre 2008 à 1,002 milliards en 2009, avant d’atteindre 1,395 milliards en 2010.
Preuve, à la fois, de crédibilité internationale retrouvée et de sérieux dans la mobilisation des recettes publiques, le budget de l’Etat est passé de 721 millions 814 mille francs congolais en 2006 à 6.746 milliards 324 millions de francs congolais en 2011. Mieux : plus de 4 milliards de dollars du budget 2011 proviennent des ressources internes du pays, soit quatre fois plus qu’en 2006.
Qu’une telle performance soit aujourd’hui possible, alors que l’industrie minière ainsi que l’agriculture sont juste en train de se relever, suscite plusieurs interrogations, dont celle de savoir pourquoi cela n’avait pas été possible quand, dans les années quatre-vingt, notre pays était un des principaux producteurs mondiaux de cuivre et le premier producteur mondial de cobalt.
L’explication est dans la différence entre les modes de gouvernance.
Il y a donc lieu d’espérer, dans ce domaine, des performances bien meilleurs encore, vu que la production minière a repris une courbe ascendante.
b. La création d'emplois[5]
Sur le plan économique, résultat d’une gestion patrimoniale et prédatrice, la situation, pour le moins catastrophique, était caractérisée par la décapitalisation des entreprises, la disparition progressive de l’industrie manufacturière, l’abandon des fermes et plantations agricoles, l’arrêt de tout investissement majeur, même dans les secteurs traditionnellement porteurs de croissance, tels que les mines, l’agriculture, les bâtiments travaux publics.
Pire, la Gécamines, principale pourvoyeuse de recettes douanières et fiscales de l’Etat, était pratiquement en faillite, entrainant celle de beaucoup d’autres entreprises importantes dont le chiffre d’affaires dépendait essentiellement des transactions avec elle, telles que la SNCC et l’ONATRA, ainsi que la perte, a terme, de plus de la moitie des emplois rémunérés hors fonction publique.
Dans ces conditions, la production intérieure, y compris la production vivrière ne pouvait que baisser, cela d’autant plus que, faute d’entretien, les infrastructures socio-économiques de base, routes, ports, aéroports, chemins de fer, écoles, centres de sante, hôpitaux et universités étaient en état de délabrement avancé.
Bien plus, l’Etat croulait sous le poids d’une dette publique de plus de 10 milliards de dollars dont, depuis longtemps, il n’assurait plus le service et, comme si cela ne suffisait pas, il se trouvait en rupture totale de coopération tant avec les partenaires bilatéraux traditionnels, qu’avec les institutions de Bretton Woods.
Il nous a fallu, et toujours en urgence, créer un environnement propice au développement des investissements et du secteur privé, à la création des emplois et à l’amélioration de la qualité des services publics, particulièrement la desserte en eau et en électricité, l’éducation et la santé. D’où le lancement du vaste programme des cinq chantiers de la République qui, en plus des secteurs cités ci-haut, concerne aussi les infrastructures, le logement et l’emploi[6].
c. Les infrastructures : routes, rails, ponts[7]
S’agissant des de la reconstruction du pays qui, par définition est une tâche de longue haleine, nous ne sommes qu’au début de notre programme. Mais, déjà, les résultats sont palpables et leur impact dans la vie des congolais est de plus en plus évident. Il en est ainsi du volet « routes » du chantier « infrastructure ».
De décembre 2006 à mai 2011, sur un réseau national de 58.129 km de routes d’intérêt général, longtemps abandonnées à l’état de délabrement, 5.961,44 km ont été totalement réhabilités sur l’ensemble du pays.
Les travaux se poursuivent sur 12.023 km de plus, tandis que des réfections sont projetées sur des tronçons additionnels. Pendant la même période, plus de 1294 km de voirie urbaine sur un total de 7.400 km ont été réhabilités et revêtus à travers le pays.
Des ponts ont aussi été construits, tel celui qui a été jeté sur la rivière Loange, long de 44 m, reliant le Bandundu au Kasaï-Occidental, ainsi que celui sur la rivière Mpozo sur la Nationale numéro 1 à l’entrée de Matadi.
Par ailleurs, un déploiement des ponts mobiles, bacs, vedettes et bateaux de transport est en cours à travers tout le pays. Il en est de même de la réhabilitation des postes de Matadi, de Mbandaka, de Kalemie, de Kisangani, de Kalundu et d’Ilebo, ainsi que celle, en vue de leur modernisation, des aéroports de Ndjili, de Goma, de la Loano, de Kisangani, de Moanda, de Kolwezi et de Kavumu qui a démarré ou va bientôt l’être.
On peut noter également la relance des activités ferroviaires avec notamment la mise en œuvre de la réhabilitation de la société nationale des chemins de fer du Congo (SNCC) dans le cadre du Projet de transport multimodal ; la mise en circulation d’un nouveau train urbain, équipé de voitures modernes, à Kinshasa et la réhabilitation de plusieurs unités flottantes de la Société Nationale des transports et des ports, ex-ONATRA, qui a permis la reprise du trafic sur le fleuve.
Dans le but d’améliorer les performances des entreprises nationales des travaux publics, du matériel de génie civil a été acquis sur fonds propres et mis à la disposition des brigades de l’Office des Routes et de l’OVD. Il s’agit essentiellement des bulldozers, des chargeurs de pneus, des tractopelles, des niveleuses, des pelles hydrauliques, des compacteurs, des camions bennes basculantes et autres remorques porte-engins.
Toujours sur fonds propres, un lot plus important encore, dont 70% devraient être livrés avant la fin de ce mois, a été commandé, ce qui va permettre de porter de 1000 à 3000 kms la longueur des routes en terre ouvertes ou réhabilitées au courant de l’année,…
La problématique récurrente d’entretien des routes et chaussées a trouvé une réponse structurelle avec la création du Fonds National d’Entretien Routier (FONER) chargé de collecter les moyens nécessaires principalement par le truchement d’une redevance sur le carburant terrestre et les lubrifiants. Sa capacité actuelle de mobilisation des fonds est d’environ 60 millions USD par an, destinés essentiellement à l’entretien des routes récemment réhabilitées.
En deux ans, soit de 2009 à 2011, 3000 tracteurs avec accessoires, capables d’emblaver plus de 250.000 hectares de cultures, ont été achetés et distribués à travers toutes les provinces.
Cet effort sans précédent de mécanisation, couplé à la réhabilitation des routes de desserte agricole et à un encadrement efficace des paysans, a permis d’enregistrer une forte croissance de la production agricole au cours des quatre dernières années qui, d’une moyenne pondérée des 11 provinces d’à peine 1% en 2007, a atteint 7,7% en 2010.
Tout aussi significative est l’augmentation de la contribution du secteur agricole au produit intérieur brut. Quasi-nulle de 2001 à 2005, cette contribution n’a cessé de croître, au point de représenter 26%, pour les quatre années suivantes, soit le double de la contribution du secteur minier au cours de la même période.
d. L'éducation : écoles primaires, écoles secondaires et universités[8]
Dans le secteur de l’enseignement Supérieur et Universitaire, des bâtiments universitaires ont été construits particulièrement à Kindu, Bukavu et Butembo. Il sied de signaler que les deux universités construites à Kindu et Bukavu sont les premières construites à 100% par l’Etat congolais depuis l’indépendance du pays. D’autres bâtiments universitaires datant des années 50 et 60 ont été réhabilités et modernisés, notamment sur les sites de l’Institut des Bâtiments et des Travaux Publics de Kinshasa, de l’Université de Kisangani, et de l’Université Pédagogique Nationale
Le processus de réhabilitation à touché aussi les cliniques universitaires de Kinshasa, ainsi que celles de Kisangani où des bâtiments ont été construits pour la faculté de médecine. De même, 24 ISP et 3 ISPT ont également été réhabilités et modernisés.
Concernant le secteur de l’enseignement primaire et secondaire, la mise en application progressive, depuis septembre 2010, du principe de la gratuite de l’enseignement primaire a constitué un tournant décisif en matière d’éducation nationale.
Sur le plan didactique, il y a lieu de noter la distribution de plus de 25 millions de manuels scolaires aux élèves des 1eres, deuxièmes, troisièmes et quatrièmes années de l’enseignement primaire, ainsi que de 200.000 kits pédagogiques à tous les enseignants du primaire et de 944.100 guides pédagogiques aux enseignants de français et de mathématiques sur toute l’étendue du pays.
En ce qui concerne les infrastructures scolaires, 5 écoles techniques ont été construites à travers le pays et dotées d’équipements ultramodernes. Sans compter la construction, la réhabilitation et l’équipement de plus de 1.500 autres écoles et centres de formation.
C’est le lieu de relever l’innovation dans l’organisation des Instituts Techniques Industriels (ITI) au sein desquels fonctionnent des pools de développement qui sont en même temps des centres de production, notamment de matériaux et d’autofinancement. Dans certaines parties du pays, ces ITI participent déjà à la construction de certains ouvrages dans le cadre des 5 chantiers de la République.
Au sujet du personnel enseignant, pièce maitresse du système éducatif national, plus de 120.000 enseignants supplémentaires ont été mécanisés depuis 2007 faisant ainsi passer l’effectif des enseignants de 185.000 en 1985 à 220.000 en 2007, puis à 350.000 en 2011. Soit un triplement des effectifs depuis lors.
De plus, la suppression des zones salariales a concouru à l’amélioration des revenus et du pouvoir d’achat pour les enseignants de l’intérieur du pays. Ladite suppression des zones salariales a également eu pour effet d’améliorer la qualité de l’enseignement et de réduire très sensiblement les mouvements migratoires des enseignants jadis attirés vers les zones où les salaires paraissaient meilleurs.
En ce qui concerne la parité filles-garçons, l’indice de disparité filles-garçons est passé de 0,8 en 2006-2007 à 0,89 en 2008-2009. A ce jour, sur 100 élèves, la proportion est de 46 filles contre 54 garçons.
Le taux d’admission, quant à lui, a été amélioré passant de 104,3 en 2006-2007 à 115 en 2008-2009. Ce taux indique que des enfants qui étaient en dehors du système scolaire ont été récupérés. Le taux d’achèvement a également connu une amélioration passant de 49,6 en 2006-2007 à 56,3 en 2008-2009, tandis que le taux brut de scolarisation est passé de 83,4 en 2006-2007 à 90,7 en 2008-2009.
Quant aux professeurs d’université, de 8$ en 1997, leur salaire est passé à 200$ en 1998, 300$ en 2006, puis 500$ en 2009, 1500$ en 2010 et 2200$ en 2011. Il est important de souligner qu’avec l’augmentation de leur rémunération, le social des professeurs a pu être amélioré, avec notamment l’acquisition à leur profit de 1400 véhicules individuels dont 500, destinés aux professeurs du Bandundu, du Bas-Congo et de l’Equateur, ont déjà été réceptionnés, tandis que les 900 destinés à ceux des provinces du Katanga, des deux Kasaï, du Nord et du Sud Kivu, du Maniema et de la province Orientale, seront réceptionnés dans ces provinces le mois prochain[9].
e. L'eau et l'électricité[10]
Concernant la desserte en eau, une amélioration globale a été rendue possible grâce à diverses activités, notamment la construction de nouvelles infrastructures de production, de transport et de distribution, la réhabilitation des usines et réseaux, l’extension des usines et réseaux, et le renouvellement des équipements de pompage.
Des nombreuses villes et localités ont bénéficié de l’une ou l’autre activité d’amélioration de desserte en eau. C’est le cas notamment de Boma, Kasangulu, Bandundu-ville, Kikwit, Gemena, Tshimbulu, Tshikapa, Mbuji-Mayi, Lusambo, Lubumbashi, Moba, Beni, Punia, Butembo, Goma, Bukavu, Ubundu et kongolo. La ville de Kinshasa a connu l’achèvement de l’usine de la Lukaya 1ère phase, la réhabilitation des ouvrages de traitement d’eau à Ndjili et la construction du canal d’amenée eau brute à la prise d’eau de kinsuka. Plusieurs autres projets sont en cours à travers les différentes provinces. En outre, 33 ateliers de forage sont en cours de livraison en vue d’assurer la desserte des milieux ruraux en eau potable à travers toutes les provinces, voire pour pallier la carence en eau potable en milieux périurbains.
Dans le domaine de l’électricité, le taux global de desserte est passé de 6 à 9%. 49 projets sont, à ce jour, terminés ou en cours d’exécution dans le but tant d’améliorer la qualité des services offerts à la population que d’augmenter le nombre d’abonnés desservis et, partant, celui des territoires pourvus en énergie électrique. C’est le cas notamment de la construction de la centrale de Kakobola d’une puissance de 9,3MW et de la centrale de Zongo II avec 140MW. Est également à épingler au nombre des réalisations, l’électrification de Kindu dans le Maniema, de Sake, Kiroche, shasha, Minova et Bweremana au Nord-Kivu ; de Mudaka, Mumosho, Chibimbi et Nyangezi au Sud-Kivu ; Aru et Ariwara en province Orientale ; de Lukula et Tshela au Bas-Congo ; de Gungu dans le Bandundu par groupe électrogène, sans oublier les travaux de pré-électrification de Beni et Oicha dans la Province du Nord-Kivu.
A noter l’exécution des travaux et la mise en œuvre de plusieurs autres projets a l’intérieur du pays et a Kinshasa, dont la fiabilisation des équipements de protection de la ligne Inga-Kinshasa, l’implantation de 30cabines MT/BT dans 8 communes de la ville de Kinshasa, l’implantation d’un nouvel injecteur Haute Tension à Kasapa (Lubumbashi), la réparation et modernisation du groupe no2 de la centrale hydroélectrique de Bendera et réseau associé, la remise en état de centrale hydroélectrique de Kibibi et réseaux associés, l’électrification de Pweto, le renforcement de la desserte électrique dans les villes de Mbuji-Mayi, kikwit et Kananga, la réhabilitation minimum du réseau de distribution pour mise en service d’un groupe électrogène (440 KVA) à Kabinda, la rénovation de la centrale hydroélectrique de Lugundi (1,5 MW) et de la ligne Lugundi-Tshikapa (Kasaï occidental), l’installation et mise en service d’un groupe thermique de 500 KVA et l’installation d’un groupe thermique de 1250 KVA a Mbandaka, la fiabilisation des groupes no1 et 3 de la centrale hydroélectrique de Mabayi à Gbadolite et l’installation de 2 groupes de 550 KVA à Gemena et libenge.
La centrale hydroélectrique d’Inga2 a bénéficié de la réhabilitation de son groupe no3 et à Muanda, la puissance de la centrale thermique a été renforcé par l’installation de deux nouveaux groupes de 1250 KVA chacun.
Dans d’autres localités du pays, 38 autres projets sont en cours et de nouvelles agglomérations ont ainsi été rajoutées au nombre de contrées desservies en électricité. A ce jour, 6 millions d’habitants ont l’électricité dans leur maison. Le défi reste immense, mais la volonté de le relever est évidente.
f. La santé[11]
En matière de santé, la lutte contre le VIH-SIDA, la poliomyélite et le paludisme a été intensifiée, donnant des résultats appréciables.
Par ailleurs, 416 centres de santé, 58 hôpitaux et 15 instituts Supérieurs des techniques médicales ont été réhabilités, tandis que la fourniture en équipements médicaux à concerné 105 hôpitaux et 592 centres de santé, et que les travaux de réhabilitation des hôpitaux de référence se poursuivent à plusieurs endroits du pays dont Gemena et Mbandaka dans la province de l’Equateur.
Plus emblématique de notre détermination à améliorer la qualité des services de santé est cependant la construction de l’Hôpital du Cinquantenaire dont l’inauguration devrait avoir lieu incessamment.
Il s’agit d’un ouvrage unique en son genre dans toute la sous-région de l’Afrique centrale, offrant 450 lits et doté d’un héliport pour les évacuations d’urgence, ainsi que des technologies les plus modernes pour le diagnostic et le traitement des maladies, dont un centre du cancer, un centre de dyalise, un centre de réadaptation cardiaque, et une résonnance magnétique.
3. Regard critique sur le programme de cinq chantiers
Notons que la critique, du grec Krinô, consiste à distinguer, juger, passer au crible, choisir et trancher, etc.[12] Pour ce qui nous concerne, il s’agit d’évaluer le plus objectivement possible le programme de cinq chantiers dans sa faisabilité.
Evidemment, pour bien évaluer il faut au préalable des repères clairs qui puissent permettre qu’on sache qu’est-ce qui a été réalisé et qu’est-ce qui ne l’a pas été et le tout en fonction de quoi. Bref, il faut un projet avec des lignes budgétaires bien définies.
Mais, alors, le programme de cinq chantiers avaient-il au départ des lignes telles que, dans le secteur de la santé par exemple, il fallait construire autant d’hôpitaux par province pendant autant d’années et avec tel montant déjà disponible ou à obtenir de la manière suivante.
La façon dont le programme de cinq chantiers est présenté ne montre pas que ce qui est dit dans le paragraphe précédent avait été fait. Il dénote donc simplement un « discours politique » qui frise la démagogie. C’est ce que, au bout du mandat pour lequel avait été mis sur pied le programme de cinq chantiers, nous entendons de la part de l’initiateur lui-même des propos du genre : « … nous ne sommes qu’au début de notre programme. »[13]
La question qu’un homme averti pourrait se poser serait celle de savoir s’il y a eu planification par le simple fait qu’au bout du mandat on peut encore être au début du programme.
Voyons point par point les chantiers qui font l’objet de notre analyse.
a. Les infrastructures : routes, rails, ponts
« De décembre 2006 à mai 2011, sur un réseau national de 58.129 km de routes d’intérêt général, longtemps abandonnées à l’état de délabrement, 5.961,44 km ont été totalement réhabilités sur l’ensemble du pays. Les travaux se poursuivent sur 12.023 km de plus, tandis que des réfections sont projetées sur des tronçons additionnels. Pendant la même période, plus de 1.294 km de voirie urbaine sur un total de 7.400 km ont été réhabilités et revêtus à travers le pays »[14].
Ce paragraphe montre que sur un total de 58.129 km de routes, seulement 5.961,44 km soit 10,25% ont été réhabilitées au bout du mandat; les tronçons pour lesquels les travaux se poursuivent ne devant pas être pris en compte. Parlant de la voirie urbaine, seulement 1.294 km sur 7.400 km, soit 17,48%, ont été réhabilités et revêtus. Il s’agit ici d’une réalisation bien médiocre par rapport à ce qui devait être fait.
Et puis, quelles routes pendant ce siècle ? Des routes « nationales » en terre battue et sans cantonniers pour la maintenance méritent-elles d’être appelées « routes » ? Evidement, tout dépend de l’idée qu’on se fait d’une chose !
Bref, on ne sait pas se poser beaucoup de questions sur la non réalisation de ces travaux en ce sens qu’il n’y a pas de repères en termes de qui devait faire quoi, pendant combien de temps, avec quelles ressources financières,… Ces interrogations valent pour les rails, les ponts, les bacs, les vedettes, les bateaux,… Tout va au rythme du hasard providentiel.
b. La création d'emplois : qui passe par les investissements
« Sur le plan économique, résultat d’une gestion patrimoniale et prédatrice, la situation, pour le moins catastrophique, était caractérisée par la décapitalisation des entreprises, la disparition progressive de l’industrie manufacturière, l’abandon des fermes et plantations agricoles, l’arrêt de tout investissement majeur, même dans les secteurs traditionnellement porteurs de croissance, tels que les mines, l’agriculture, les bâtiments, les travaux publics…[15] Il nous a fallu, et toujours en urgence, créer un environnement propice au développement des investissements et du secteur privé, à la création des emplois et à l’amélioration de la qualité des services publics, particulièrement la desserte en eau et en électricité, l’éducation et la santé. D’où le lancement du vaste programme des cinq chantiers de la République qui, en plus des secteurs cités ci-haut, concerne aussi les infrastructures, le logement et l’emploi [16]».
Les préalables pour la création d’emplois dans ce pays seraient qu’on sache le nombre d’habitants, combien d’entre eux travaillent et combien est au chômage. Dans ce vaste pays où il ne se passe pas de recensement, comment pourrait-on connaître le pourcentage de la population au chômage en vue de l’occuper ? Autant dire, combien d’habitants, en termes de pourcentage, vont travailler dans le secteur de l’éducation, de la santé, des infrastructures,… ? Et puis, quelle réponse apporter à la disparition progressive de l’industrie manufacturière, à l’abandon des fermes et plantations agricoles, à l’arrêt de tout investissement majeur,… ? La solution est-elle seulement dans les cinq chantiers auxquels on n’associe pas la sécurité, en termes de chantier, alors qu’il constituerait la priorité des priorités ? Sans sécurité, aucun investissement n’est possible !
c. L'éducation : écoles primaires, écoles secondaires et universités
« Dans le secteur de l’enseignement Supérieur et Universitaire, des bâtiments universitaires ont été construits particulièrement à Kindu, Bukavu et Butembo. Il sied de signaler que les deux universités construites à Kindu et Bukavu sont les premières construites à 100% par l’Etat congolais depuis l’indépendance du pays. D’autres bâtiments universitaires datant des années 50 et 60 ont été réhabilités et modernisés, notamment sur les sites de l’Institut des Bâtiments et des Travaux Publics de Kinshasa, de l’Université de Kisangani, et de l’Université Pédagogique Nationale. Le processus de réhabilitation à touché aussi les cliniques universitaires de Kinshasa, ainsi que celles de Kisangani où des bâtiments ont été construits pour la faculté de médecine. De même, 24 ISP et 3 ISPT ont également été réhabilités et modernisés »[17].
Sans doute que des efforts ont été faits. Cependant, ils sont difficiles à évaluer par le fait qu’il n y a pas de lignes définies qui puissent le permettre. Autrement dit, au cours du mandat, combien d’universités devaient être construites, où (dans combien de provinces) et sur quelle base (nombre d’étudiants probables,…) ? Les ressources financières nécessaires viendraient d’où ?
« Concernant le secteur de l’enseignement primaire et secondaire, la mise en application progressive, depuis septembre 2010, du principe de la gratuite de l’enseignement primaire a constitué un tournant décisif en matière d’éducation nationale »[18].
Cette gratuité est jusqu’ici difficile à comprendre. Elle n’est que de 100FC de minerval, soit 0,10$, alors que les élèves concernes sont en train de payer environ 15$ par trimestre a l’intérieur du Pays. En plus, elle (gratuité) ne concerne pas tout le pays moins encore toutes les classes. Les classes concernées sont les premières, les deuxièmes, les troisièmes et les quatrièmes années. Le comble en est qu’il suffit qu’un parent ait deux élèves dont l’un au degré élémentaire ou degré moyen et l’autre au degré terminal pour que la gratuité du premier se compense au triple par celui du degré terminal.
« En ce qui concerne les infrastructures scolaires, 5 écoles techniques ont été construites à travers le pays et dotées d’équipements ultramodernes. Sans compter la construction, la réhabilitation et l’équipement de plus de 1.500 autres écoles et centres de formation »[19].
Il s’agit là de 5 écoles techniques sur combien projetées ? Tous les enfants de la République désirant étudier les techniques sont-ils à mesure de les atteindre ; autant dire, comment sont-elles reparties sur les 11 provinces du pays ?
« De plus, la suppression des zones salariales a concouru à l’amélioration des revenus et du pouvoir d’achat pour les enseignants de l’intérieur du pays. Ladite suppression des zones salariales a également eu pour effet d’améliorer la qualité de l’enseignement et de réduire très sensiblement les mouvements migratoires des enseignants jadis attirés vers les zones où les salaires paraissaient meilleurs »[20].
Curieusement, plusieurs sont les enseignants reçoivent un salaire qui ne leur permet pas de nouer les deux bouts du mois. Alors que les anciens racontent que dans l’ancien temps un enseignant touchait son salaire alors qu’il avait encore quelque chose du précédent. Aujourd’hui, le pauvre enseignant, travaille jour et nuit mais gagne à retour le ridicule (il est le mal habillé, le mal chaussé,…), les injures (son salaire, que certains qualifient d’ailleurs de « SIDA » au sens de « Salaire Insuffisant et Difficilement Acquis », dénote une moquerie),… A titre illustratif, le pauvre enseignant touche 40000 Francs Congolais alors que sur le marché un poisson coûte 2000 Francs Congolais. Déduisons que le salaire de tout un mois vaut 20 poissons que le pauvre enseignant croquerait avec sa famille sans rien de plus (pas de braise, pas d’huile, pas de sel, pas de farine pour un petit foufou…) et à moins d’un mois (20 jours seulement). C’est vraiment très paradoxal !
« Quant aux professeurs d’université, de 8$ en 1997, leur salaire est passé à 200$ en 1998, 300$ en 2006, puis 500$ en 2009, 1500$ en 2010 et 2200$ en 2011. Il est important de souligner qu’avec l’augmentation de leur rémunération, le social des professeurs a pu être amélioré, avec notamment l’acquisition à leur profit de 1400 véhicules individuels dont 500, destinés aux professeurs du Bandundu, du Bas-Congo et de l’Equateur, ont déjà été réceptionnés, tandis que les 900 destinés à ceux des provinces du Katanga, des deux Kasaï, du Nord et du Sud Kivu, du Maniema et de la province Orientale, seront réceptionnés dans ces provinces le mois prochain »[21].
A lire l’initiateur des cinq chantiers, on dirait que les véhicules sont gratuits car acquis au profit des professeurs. Curieusement, au moment où nous écrivons ces quelques lignes, certains professeurs se plaignent qu’ils les obtiennent à un prix plus élevé que celui sur le marché, soit 26000$ au lieu de 21000$, et qu’il y aurait disparition d’environ 182[22]. Oui, il ya beaucoup de défis à relever dans ce pays !
d. L'eau et l'électricité
« Dans ce secteur, il s’agit de la construction des centrales électriques à vocation provinciale ou interprovinciale, parallèlement à la fiabilisation et à l'augmentation de la capacité du site d'Inga. Il en est de même de la construction des usines de traitement d'eau dans toutes les villes et des systèmes d'adduction d'eau dans les villages ».
Ces propos sont bien alléchants. Si on bout de cinq ans cela devait être réalisé, le Congo aurait atteint un standard incomparable. Malheureusement, rien qu’en prenant le secteur de l’électricité par exemple, l’initiateur des cinq chantiers avait dit, dans son discours bilan, que 6 millions d’habitants avaient l’électricité dans leur maison. « A ce jour, 6 millions d’habitants ont l’électricité dans leur maison. Le défi reste immense, mais la volonté de le relever est évidente »[23]. Par rapport à une population estimée à près de 68 millions d’habitants pour 2010[24], 62 millions d’habitants devaient encore être servi jusqu’on moment du discours bilan. La question qu’on peut se poser est celle de savoir comment étaient faites les prévisions en annonçant au peuple l’électrification d’un aussi grand pays aux dimensions continentales.
e. La santé
« En matière de santé, la lutte contre le VIH-SIDA, la poliomyélite et le paludisme a été intensifiée, donnant des résultats appréciables »[25].
Conformément aux propos de l’initiateur des cinq chantiers, des efforts ont été faits en matière de lutte contre le paludisme et le VIH-SIDA. Cependant, pour ce qui est de ce dernier, le constat des observateurs indépendants et engagés dans la matière, tels les Médecins sans frontières, est bien amer. « Le VIH touche un nombre impressionnant de personnes en République Démocratique du Congo (RDC) et l’accès aux antirétroviraux (ARV), seul traitement dont l’efficacité est prouvée pour améliorer significativement la qualité et durée de la vie des personnes vivants avec le VIH, y est très limité. Plus d’un million de personnes sont séropositives en RDC et on estime le nombre de patients qui devraient bénéficier d’ARV en 2011 à 350.000. Or actuellement seulement 44.000 patients sont effectivement sous traitement, ce qui représente un taux de couverture en ARV de 14%. Ce taux de couverture est parmi les plus bas du monde et plus de 300.000 personnes sont en besoin urgent d’ARV en RDC »[26].
« …Plus emblématique de notre détermination à améliorer la qualité des services de santé est cependant la construction de l’Hôpital du Cinquantenaire dont l’inauguration devrait avoir lieu incessamment. Il s’agit d’un ouvrage unique en son genre dans toute la sous-région de l’Afrique centrale, offrant 450 lits et doté d’un héliport pour les évacuations d’urgence, ainsi que des technologies les plus modernes pour le diagnostic et le traitement des maladies, dont un centre du cancer, un centre de dyalise, un centre de réadaptation cardiaque, et une résonnance magnétique »[27].
Construire un ouvrage d’aussi grande importance dans toute la sous-région de l’Afrique centrale est un honneur pour le pays. Seulement, il reste à savoir s’il est profitable aux congolais. Ces derniers, dont la plupart ont des maigres revenus, auraient des difficultés à atteindre le lieu où est implanté cet hôpital faute des routes. Sous ces conditions, entre le prestige et le peuple congolais, qu’est-ce qui est au centre de l’action politique ?
4. Conclusion
Dans le cadre de sa politique publique, il était bien clair que le Président de la République fasse un choix parmi une multitude d’options. Il avait focalisé son attention sur quelques options qualifiées de « chantiers » dont les infrastructures, l’éducation, la création d’emplois, l’eau et l’électricité, et la santé. Evidemment, un chantier de loin important et qui serait le soubassement des cinq autres n’avait pas été explicitement repris. Il s’agit de la sécurité. Pourtant l’initiateur des cinq chantiers savait bien que le pays avait de sérieux problèmes sur le plan sécuritaire. « Frontières contestées et fréquemment violées ; territoire national morcelé en principautés échappant, pour la plupart au pouvoir institutionnalisé ; affaiblie par la guerre d’agression, minée par les rebellions, la République Démocratique du Congo avait perdu l’essentiel des éléments constitutifs d’un Etat, ainsi que la plupart des attributs de sa souveraineté. »[28]
Mais, alors, comment évaluer ces chantiers au bout du mandat pour lequel ils avaient été mis sur pied ? Une quelconque évaluation est difficile à établir d’autant plus que ces chantiers manquent de repères budgétaires : ressources financières, ressources humaines, quantification (combien d’hôpitaux, d’écoles,… par province, par territoire ou ville,…), durée de réalisation,… Bref, il s’agit d’un programme qui n’a pas de pieds sur terre et qui par conséquent friserait la démagogie.
C’est une évidence que quelque chose a été fait par rapport au stade où était le pays. «…résultat d’une gestion patrimoniale et prédatrice, la situation, pour le moins catastrophique, était caractérisée par la décapitalisation des entreprises, la disparition progressive de l’industrie manufacturière, l’abandon des fermes et plantations agricoles, l’arrêt de tout investissement majeur, même dans les secteurs traditionnellement porteurs de croissance, tels que les mines, l’agriculture, les bâtiments, les travaux publics…[29] Cependant, beaucoup reste à faire. Et, cela demande que chacun mette la main à la pâte pour que le pays aille de l’avant. « Pour tout pays, le capital humain est l’atout majeur pour l’émergence ; la classe moyenne, le moteur de la croissance ; le patriotisme et la moralité, des gages de bonne gouvernance. C’est pourquoi, au cours du mandat qui vient et au-delà, nous entendons faire de l’éducation et de la formation à la citoyenneté, la première de nos priorités »[30].
5. Références bibliographiques
1. www.oboulo.com,Qu’est-ce qu’une politique publique?, consulté le 06/01/2013 à 13h30’
2. Discours d’investiture après les élections du 28 novembre 2011.
3. Discours du Président de la République lors de la présentation du projet de société, Kingakati-Buene, le 14 septembre 2011.
4. Microsoft Encarta 2009
5. Radio Okapi écoutée le matin de dimanche 13 janvier 2013
6. Migration en République Démocratique du Congo: Profil national 2009, ISBN: 978-92-9068-567-8, 2010, 128 p.
7. Médecins sans frontières, Lutte contre le VIH/SIDA en RDC : L’urgence ignorée.
[1] www.oboulo.com,Qu’est-ce qu’une politique publique?, consulté le 06/01/2013 à 13h30’
[2] Cfr Discours d’investiture après les élections du 28 novembre 2011.
[3] Cfr Discours du Président de la République lors de la présentation du projet de société, Kingakati-Buene, le 14 septembre 2011.
[4] Idem, pp. 8-10
[5] Idem, p. 4
[6] Idem, pp.6-7
[7] Idem, pp. 11-12
[8] Idem, pp. 14-16
[9] Idem, p. 11
[10] Idem, pp.16-17
[11] Idem, p.16
[12]Critique, in Microsoft Encarta 2009
[13]Discours du Président de la République lors de la présentation du projet de société, Kingakati-Buene, le 14 septembre 2011, p.11
[14] Idem, p.11
[15] Idem, p.4
[16] Idem, pp. 6-7
[17] Idem, p.14
[18] Ibidem.
[19] Idem, p. 15
[20] Ibidem
[21] Idem, p. 11
[22] Radio Okapi écoutée le matin de dimanche 13 janvier 2013
[23] Discours du Président de la République lors de la présentation du projet de société, Kingakati-Buene, le 14 septembre 2011, p.18
[25]Discours du Président de la République lors de la présentation du projet de société, Kingakati-Buene, le 14 septembre 2011, p. 16
[27]Discours du Président de la République lors de la présentation du projet de société, Kingakati-Buene, le 14 septembre 2011, p. 16
[28] Idem, p.4
[29] Idem, p.4
[30] Idem, p.21