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Penser le monde avec Mwalimu Ladislas Kinyali

Tout est objet de reflexion. Seulement, il faut oser etre sage (Vita est sapere aude)! Mwalimu Ladislas Katsuba Kinyali est Licencié ès Lettres (Philosophie) et est Chef de Travaux depuis le 15 octobre 2006 (N/Réf. : 729/MINESU/CAB.MIN/LM/AB/2006). Il est fils ainé d’une grande famille chrétienne ; il est marié et père de trois enfants. Il fait actuellement un master en Politique Comparée et Africaine (2011-2013). Pour le contacter par téléphone, il faut l’appeler aux numéros : +243 998492735 et +243 817706666.

Evolution technologique et technophobie

   Les nouvelles technologies croissent le pouvoir de l’homme sur l’univers et sur le lieu ambiant dans lequel il vit, lui donnent un corps d’appareillages qui lui permettent de contrôler avec plus ou moins d’assurance les contingences. Elles soustraient l’humanité aux calamités naturelles telles que la maladie et la famine grâce à la médecine et à la technique agricole. A l’aide de tout un outillage, l’homme établit sa souveraineté sur l’univers, se prend pour le maître de sa destinée et le gouvernail de sa propre vie. Les faits le prouvent à suffisance : l’entrevue à longue distance entre un habitant de l’hémisphère nord et celui qui séjourne sous les tropiques est facilitée grâce à l’installation des appareilles téléphoniques ; les événements historiques importants sont retenus pendant des millénaires grâce à l’enregistrement sur les bandes magnétiques ; la découverte d’autres planètes est rendu possible avec le lancement des fusées ; la myopie et la presbytie sont soignées au moyen des lunettes optiques ; les avions favorisent le survol de longs espaces en un temps record ; les données statistiques les plus complexes et compliquées sont résolues par l’ordinateur ; les appareils de direction facilitent l’identification d’un assassin clandestin à partir des empreintes digitales sur l’arme,etc.

   Il n’est l’ombre d’aucun doute que le progrès technologique a sensiblement réduit l’état d’impuissance de l’homme, son ignorance et sa superstition en des forces occultes ou magiques, qu’il s’emploie à conjurer les forces ennemies de la nature, à atténuer, voire à neutraliser le « dard venimeux » de la mort dans toutes ses ramifications et ses prolongements dans l’espoir de l’éliminer un jour de la scène existentielle.

   Cependant, il est à noter que l’usage des technologies les rend ambiguës en ce sens qu’il les présente comme « la langue d’Esope » qui est à la fois capable de meilleur comme du pire. Une horreur sacrée vis-à-vis de la techno-science surgit dès que celle-ci extraverti l’homme hors de lui-même, le substitue à l’ordre des choses, disconstruit l’humanité par ses mécanismes, devient un « chemin qui ne mène nulle part ». La technophobie devient légitime lorsque les nouvelles techniques jettent le discrédit sur la culture qui constitue pour tout homme et davantage pour l’africain un « lieu d’inhérence », la détruisent en la condamnant à la désuétude (être abandonné, n’être plus en usage). Elles se rendent meurtrières dès qu’elles émoussent la croyance en l’homme comme « valeur sacrée » et maître de la nature, aboutissent à la chosification ou à la robotisation de ce même homme jusqu’à faire de lui, hélas ! un holocauste nucléaire. La puissance destructrice dont elles se dotent consiste dans la manipulation et la pulvérisation des êtres et des groupes humains.

   A ce propos, l’histoire du robot de FRANKENSTEIN est illustrative. L’ingénieur américain inventa un robot. Ce  dernier se mit à fonctionner, voire à dysfonctionner à un rythme infernal et effroyable, à telle enseigne que son fabriquant ne parvenait plus à le maîtriser. En effet, il était si sophistiqué qu’il accumula destruction jusqu’à étrangler un beau jour son inventeur.

   Mais, alors, faut-il se passer de nouvelles technologies ? La réponse n’en  est pas absolument là ! Notons que l’efficacité de nouvelles technologies au niveau des ressources matérielles invite l’homme à intégrer les progrès technologiques dans son univers pour se préserver de l’infra-humanité, sans cependant aliéner sa personnalité ou son identité. La méprise serait foncière pour lui de rester accroché à des traditions néolithiques ou archaïques d’existence, de rejeter les révolutions technologiques en ce qu’elles ont de bénéfique ou positif.

   

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