Tout est objet de reflexion. Seulement, il faut oser etre sage (Vita est sapere aude)! Mwalimu Ladislas Katsuba Kinyali est Licencié ès Lettres (Philosophie) et est Chef de Travaux depuis le 15 octobre 2006 (N/Réf. : 729/MINESU/CAB.MIN/LM/AB/2006). Il est fils ainé d’une grande famille chrétienne ; il est marié et père de trois enfants. Il fait actuellement un master en Politique Comparée et Africaine (2011-2013). Pour le contacter par téléphone, il faut l’appeler aux numéros : +243 998492735 et +243 817706666.
9 Avril 2008
v La non-violence n’est pas la résignation ni l’acceptation de l’injustice. Elle
est une attitude qui réagit contre toute sorte d’injustice sans recourir aux moyens violents. Elle est également une recherche d’une solution aux problèmes sociaux en puisant dans les valeurs
religieuses ; à l’inverse de l’attitude de celui qui exige d’associer la politique et la religion. Autrement dit, elle se caractérise par le
refus des injustices, le refus de l’inaction, le refus de répondre à la violence par la violence ou à des valeurs non-violentes mais ruineuses comme le racisme.
Pour dire non à la violence, trois démarches sont possibles :
-Prendre conscience de la violence que nous avons en nous-mêmes (violence personnelle : quand nous répondons à l’injustice par l’injustice ; violence institutionnelle : quand on ne paye pas le salaire des fonctionnaires).
-Ne pas répondre à la violence par la violence. Pour éviter les fusillades de l’armée, il ne faut donc pas mobiliser les jeunes lors des pillages. A la place, la non-violence propose de dire la vérité (sans la cacher : à travers le dialogue,…)
-Ne jamais rester passif sinon on sera écrasé davantage.
Dans la non-violence, il faut privilégier certaines méthodes, principalement associer la bonne nouvelle de l’évangile et les techniques d’action. Il s’agit de se battre et de se situer dans le cadre de l’évangile.
-Au niveau spirituel : il faut croire en la force de la prière.
-Au niveau pratique : il faut recourir aux :
* armes légères : le dialogue et la concertation si on les refuse, il faut les provoquer. Dans ces conditions, il faut découvrir d’abord la vérité de l’adversaire et le lui dire ; lui montrer comment on a méconnu sa vérité ; découvrir et reconnaître notre propre responsabilité dans le conflit ; dire à l’adversaire le mal qu’il fait comme manque de respect et d’amour à la personne humaine ; apporter des propositions concrètes et réalistes en se fondant soi-même sur les valeurs chrétiennes et la patience.
* armes lourdes : la dénonciation publique de l’injustice à travers les journaux, les tracts, les marches silencieuses ; la désobéissance civile qui consiste à refuser collectivement de se soumettre à des lois et à des ordres injustes qui ne respectent pas la dignité humaine. Il s’agit notamment de la grève, des journées ville morte. Ces armes lourdes paralysent le système injuste sans détruire les vies humaines ni les structures de production.
MAHATMA GHANDI nous a laissé dix commandements de la non-violence :
1° Avoir un respect absolu de la personne humaine, c’est-à-dire ne jamais tuer ni blesser en paroles ni en acte ;
2° S’attaquer au mal et non à la personne qui le fait ;
3° Se garder de la haine ;
4° Agir avec une fermeté permanente dans la société ;
5° Ne jamais se taire ni courber la tête devant l’injustice ;
6° Refuser de s’habituer au mal ;
7° Chercher, dire, et servir la vérité dans l’amour en toute situation ;
8° S’avoir risquer sa vie et surmonter la peur de la mort ;
9° Désobéir aux ordres de n’importe quelle autorité visant à détruire et à humilier le peuple ;
10° S’enraciner dans la prière pour s’imprégner...
La non-violence expérimentée par GHANDI et LUTTER KING énerve car on provoque quelqu’un qui ne vous suit pas dans votre violence. Pour cette raison, la non-violence a pour objectif final la préparation de l’avenir pour une société plus juste. Ses fruits ne viennent pas rapidement mais comme arme des pauvres et des opprimés, la non-violence est une résistance aux injustices.