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Penser le monde avec Mwalimu Ladislas Kinyali

Tout est objet de reflexion. Seulement, il faut oser etre sage (Vita est sapere aude)! Mwalimu Ladislas Katsuba Kinyali est Licencié ès Lettres (Philosophie) et est Chef de Travaux depuis le 15 octobre 2006 (N/Réf. : 729/MINESU/CAB.MIN/LM/AB/2006). Il est fils ainé d’une grande famille chrétienne ; il est marié et père de trois enfants. Il fait actuellement un master en Politique Comparée et Africaine (2011-2013). Pour le contacter par téléphone, il faut l’appeler aux numéros : +243 998492735 et +243 817706666.

De la philosophie politique: le civisme antique

Pour les philosophes grecs (PLATON et ARISTOTE), l’Etat est une communauté qui garantit une meilleure vie au citoyen. C’est là que l’individu devient véritable, élément actif de l’organisation politique.

Le souci premier de PLATON est celui du bien-être de l’homme dans la société. Et, on ne peut parvenir à cet épanouissement de l’homme que dans un Etat juste, un Etat qui respecte les droits de l’homme. La politique est ainsi une organisation juste de l’Etat.

Pour ARISTOTE, c’est dans l’Etat que l’homme se reconnaît  membre de la communauté, dans laquelle il recouvre tous ses droits, ses devoirs, voire sa liberté. En effet, c’est la communauté du bien vivre et en vue d’une vie parfaite et qui se suffise à elle-même.

 

1. PLATON OU L’UTOPIE PHILOSOPHIQUE

 

Le « divin Platon », comme l’appellent les commentateurs, est né à Athènes en 427 Av. J.C d’une famille aristocratique (noble). A 20 ans il s’attache à la compagnie de Socrate. A la mort de son maître, il se met à voyager, notamment en Egypte et en Sicile, où il se lie d’amitié avec le tyran DENYS DE SYRACUSE ; ce dernier cependant se brouille avec lui et se fait même vendre comme esclave. Platon est racheté par un de ses amis et rentre à Athènes où il fonde en 387 une école appelée « Académie ». Il enseigne et écrit jusqu’à sa mort en 348.

 

A. Théories politiques de PLATON

 

PLATON a été amené par les circonstances politiques de son époque à se lancer dans la politique. La mort de Socrate est perçue par lui comme la plus grande injustice que n’avait jamais commise la société athénienne.

Les régimes politiques vont se succéder. Et, à cause de la mauvaise gestion de l’intérêt commun, chacun d’eux aboutissait à la chute. Aussi, faute des philosophes, la politique perdra le contrôle et l’organisation de la société, de l’Etat.

Pour pallier cette anarchie, Platon créera une école devant enseigner à concevoir ce qu’est la justice et comment la rendre à la société. C’est l’Académie.

Il faut donc promouvoir le plus de justice aux citoyens, c’est cela le meilleur gouvernement. Devenir chef d’Etat, homme politique c’est devenir le modèle à suivre. La politique devient ainsi l’idéal à suivre, une éducation du peuple à la vertu de la justice. « ce qui divise, n’est-ce pas l’égoïsme de la joie et de la douleur, quand les uns sont au désespoir et les autres au comble de la joie de ce qui arrive soit à l’Etat, soit à des  particuliers ? Lorsque la plupart des citoyens disent de la même chose sous le même rapport : ceci est à moi, ceci n’est pas à moi, n’est-ce pas la marque du meilleur gouvernement ? L’Etat le mieux gouverné est celui qui se rapproche le plus du modèle de l’individu. Qu’il arrive quelque chose, bien ou mal, à un seul citoyen, un tel Eta sera, je pense, le premier à dire que c’est lui qui souffre, et il se réjouira tout entier et s’affligera avec lui » (PLATON, La République, Livre V, chapitre 10, pp. 32-33).

            Chez Platon, l’essentiel de la justice sociale c’est de faire l’unité de la société. L’organisation de la cité doit instaurer la justice au sein des relations entre citoyens. Trois grandes subdivisions composent cette idéale : le chef, les guerriers, enfin les agriculteurs et les artisans.

 

a)      Le chef

 

Le chef commande, possède le savoir nécessaire pour organiser une société et détient le pouvoir.

A noter que chez Platon l’ignorance est la racine de tous les maux. D’où, un gouvernement des meilleurs (Aristocratie).

Aussi, il propose que le pouvoir soit rotatif, c'est-à-dire qu’il s’exercerait à tour de rôle par les membres d’un collège royal issu fraîchement de l’Académie. Mais, alors, cela ne devrai-il pas conduire à des conflits entre les académiciens eux-mêmes : jalousie, coup d’Etat,… Dans un pareil gouvernement, la vertu sera la prudence.

 

b)      Les guerriers (armée)

 

Les guerriers sont chargés de la sécurité intérieure. Ils viennent de la catégorie sociale constituée des personnes robustes. Ils sont là pour châtier les injustes, faire justice à ceux qui sont lésés,…

Ils sont aussi chargés de la protection de l’Etat contre l’évasion extérieure. Ils reçoivent pour leur tâche une solde. Leur formation est constituée de deux sciences : la gymnastique et la musique (militaire).

Il estimait que les guerriers seraient casernés autour de la cité.

 

c)      Les agriculteurs et les artisans

 

Leur rôle était de s’occuper des besoins du chef et de l’armée. C’est la majorité du peuple.

Dans cette catégorie, la vertu est la tempérance, la modestie.

 

Notons que de cette composition de la cité idéale ressort visiblement trois importantes fonctions : l’administration, la défense et la production.

Cependant, il nous est très utile de souligner quelques aberrations qui puissent handicaper la cohésion de l’unité au sein de la cité. Le pouvoir du chef est absolu. Il a l’oeil, la main sur tout ce qui se passe dans la société. Ainsi, il lèvera la main sur le contrôle de la démographie en décidant du temps et avec qui il faut procréer. « Il faut, repris-je, d’après les principes que nous avons admis, que les sujets d’élite de l’un et de l’autre sexe s’accouple le plus souvent possible, et les sujets inférieurs le plus rarement possible ; il faut de plus élever les enfants des premiers, non ceux des seconds, si l’on veut maintenir au troupeau toute son excellence (…). En outre, aux jeunes gens qui se distingueront à la guerre ou ailleurs on accordera des hommes et d’autres récompenses, notamment la permission de voir plus souvent les femmes ; ce sera en même temps un bon pretexte d’avoir d’eux le plus d’enfants possible(…) Si un homme au-dessus ou au-dessous de cet âge se mêle de procréer pour l’Etat, nous déclarons qu’il a péché contre la religion et la justice, en faisant à l’Etat un enfant dont la conception subreptice m’aura pas été accompagnée des sacrifices et des prières que les prêtres et prêtresses et tout le corps de l’Etat feront à chaque mariage, pour qu’il naisse des hommes d’élite des enfants meilleurs encore, mais qui sera utile au contraire une œuvre de ténèbres et de terrible libertinage » (Platon, op. cit., t2, Livre V, Chap. 8et 9, pp.27-30).

            Doit-on alors parler d’une famille chez Platon ? Il n’y a pas de famille au sens d’un ensemble constitué par le père, la mère et les enfants. Il y a plutôt une communauté des biens, des femmes et des enfants.

            Mais, alors, comment sont élevés ces enfants ? Leur éducation est assurée indépendamment de leurs parents,  parents qu’ils ignorent d’ailleurs.

            Disons que Platon a commis une erreur sociale en ce sens que la famille est utile pour une bonne éducation de base des enfants. La place de la famille est incomparable dans l’éducation.

Tout de même, il faut reconnaître, dans les lois, une évolution,  une réelle progression sortant d’un simple idéalisme vers un idéalisme assoupli. Pour plus de prospérité et d’épanouissement pour tout citoyen de tout sexe, Platon réhabilite la place de la famille et de la prospérité privée. « La propriété privée permet à l’individu de produire pour soi et pour tous, sans demeurer dans l’oisiveté. La famille, quant elle, est une unité fondée sur les sentiments naturels, le patriotisme, la fortune et les enfants » (MUTOMBO DIBUNGI, La théorie hégélienne de l’Etat, Mémoire de Licence, Inédit, Université de Lubumbashi, 1983, p.9).

Pour une politique réussie, le mérite de Platon est d’être le premier à dire que c’est la justice qui favorise l’harmonie dans la République. La stabilité du gouvernement ne peut se réaliser qu’à la suite d’une égalité interne. L’administration du gouvernement devra procurer la paix au peuple. D’où, une cité aristocratique dans laquelle préside le PHILOSOPHE-ROI, lui qui peut lutter contre la tyrannie, la corruption. Seul a appris la science du gouvernement.

 

Conclusion

 

Pour PLATON, ne peut prétendre faire de la bonne politique que celui qui est capable de rendre justice ; la politique devient ainsi synonyme d’organisation de la cité s’assignant pour but de ne pas rendre une seule classe heureuse mais d’assurer le plus grand bonheur à toute la communauté.

 

2. ARISTOTE OU LA CITE COMME REALITE ET COMME IDEAL

 

Né à Stagire (Tharce) en 385, Av. J.C, élevé à la cour de Macédoine où son père était médecin, il devient élève de Platon en 367. A la mort de son maître, le roi Philippe de Macédoine lui offrit de devenir précepteur de son fils ALEXANDRE, âgé de 13 ans. Aristote accepta et demeura en Macédoine de 342 à 335. Cet emploi permit à Aristote d’avoir les moyens matériels de constituer le plus grand laboratoire de l’antiquité, car, sur l’ordre du roi, tous les pécheurs, oiseleurs, chasseurs et herboristes devraient envoyer des échantillons de leurs prises à Aristote. Après avoir été précepteur, Aristote fonda à Athènes une école de philosophie qui prit le nom de « Lycée », à cause d’un temple voisin consacré à APPOLON LYCEEN (=tueur des loups). Il donnait ses leçons en se promenant, ce qui fit appeler ses disciplines « péripatéticiens ».

A la mort l’Alexandre (323), Athènes se souleva contre les Macédoniens. Aristote, soupçonné de leur être favorable, s’enfuit dans l’île d’Eubée où il mourut en 322. la pensée d’ARISTOTE a trouvé des assises sur lesquelles elle s’est véritablement implantée : l’empire d’Alexandre le Grand. ARISTOTE fut capable d’observer l’exercice concret du pouvoir parce que sa situation sociale le permettait : ami des rois, Aristote eu le privilège de voyager aux frais de la royauté et publiera ses œuvres de MYCEE aux frais de la royauté.

 

A. Philosophie politique d’ARISTOTE

 

Après le 5è Av. j- C., Athènes est secoué par une importante crise politique. Des tyrans s’emparèrent du pouvoir et désorganisèrent la cité. La préoccupation d’Aristote sera non de voir comment un régime se rapproche de l’idéal mais comment il parvient à maintenir sa stabilité et préserver son existence. Aristote affirme que l’homme entant qu’animal social ne peut épanouir ses dons que dans une société.

Notons-le, le premier degré de la société, c’est la famille. Dans cette dernière, l’homme reçoit son éducation et peut, par la suite, s’intégrer à la grande communauté qu’est la société. La première société dans la vie humaine est donc la famille. On y acquiert les valeurs morales, sociales, religieuses.

Cependant, dans la famille l’homme est encore passif quant à ce qui est de l’organisation politique. La grandeur ne le permet pas. Il faut que plusieurs familles s’étendent à un village et que plusieurs villages s’étendent à une communauté communément appelé ETAT.

La politique sera alors une organisation de l’Etat allant au-delà des besoins quotidiens. Elle vise le bien-être de tous. Son point central est la liberté des individus.

            Chez ARISTOTE, la politique est une action publique, une action qui entre dans le prolongement de l’éthique. D’où, la politique est un achèvement de l’éthique. Cependant, on constate dans sa théorie sur la famille des hiérarchies dont les parents, les enfants et les esclaves. Pourtant, l’histoire nous révèle que la classe des esclaves restait esclave jusqu’à sa descendance. Il était pareil pour la classe nantie, …. Peut-être qu’en mettant un parallélisme entre cette subdivision de la famille et la subdivision de l’Etat, les parents correspondraient aux chefs (classe nantie) ; les enfants correspondraient à la classe moyenne et les esclaves correspondraient aux pauvres. Ne s’agit-il pas d’un déséquilibre social pouvant conduire aux émeutes au sein de l’Etat. ARISTOTE est clairvoyant et sera le premier à découvrir que pour palier l’instabilité, il faut appuyer le gouvernement sur la classe moyenne.

Il prône la justice et par conséquent ne peut du tout soutenir l’esclavagisme. Le but final de la société est pour lui non seulement de vivre plutôt de bien-vivre. La société doit assurer le bonheur et la vertu des citoyens par la force des lois. Toute cité est une sorte de communauté, et que toute communauté est constituée en vue d’un certain bien. Au-delà de l’intérêt collectif, la politique devra viser l’aspect moral. « Si toutes les communautés visent un bien déterminé, celle qui est la plus haute de toute et englobe toutes les autres, vise aussi, plus que les autres, un bien qui est appelée cité, c’est la communauté politique » (ARISTOTE, La politique, Paris, Ed. Vrin, 1977, Livre III, Chap. 9, pp. 37-39).

 

Conclusion

 

Aux yeux d’ARISTOTE, l’organisation politique de l’Etat doit véhiculer un aspect moral en assurant une meilleure vie aux individus. La justice doit régner en tout et partout.

 

 

 

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L
<br /> Article intéressant mais quine traite pas le thème annoncé en titre d'une part, et qui rate la notion philosophique du texte. Bref, un vrai gâchis...<br /> <br /> <br />
Répondre