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Penser le monde avec Mwalimu Ladislas Kinyali

Tout est objet de reflexion. Seulement, il faut oser etre sage (Vita est sapere aude)! Mwalimu Ladislas Katsuba Kinyali est Licencié ès Lettres (Philosophie) et est Chef de Travaux depuis le 15 octobre 2006 (N/Réf. : 729/MINESU/CAB.MIN/LM/AB/2006). Il est fils ainé d’une grande famille chrétienne ; il est marié et père de trois enfants. Il fait actuellement un master en Politique Comparée et Africaine (2011-2013). Pour le contacter par téléphone, il faut l’appeler aux numéros : +243 998492735 et +243 817706666.

Quand l’âme ne traduit pas la raison !

Dans nombreuses religions et philosophies, l’âme désigne l'élément immatériel qui, associé à l'enveloppe corporelle, constitue l'individu humain. En général, l'âme est considérée comme un principe intérieur, vital et spirituel, la source de toutes les fonctions corporelles et particulièrement de l'activité mentale.

Dans la philosophie grecque, on peut poser deux questions à propos de l'âme : celle de sa nature et celle de son immortalité. Dans la République, Platon analysa la nature de l'âme à partir de la nature de la cité, et il y distingua trois forces : la raison, la colère et les désirs. L'âme entière devrait être soumise à la raison. C'est dans le Phédon qu'il établit l'immortalité de l'âme à partir de la distinction entre l'âme et le corps. Au moment de la mort, l'âme s'échappe du corps, qui lui est comme une prison et retrouve son état antérieur, indépendant du corps.

Aristote analysa les différentes fonctions de l'âme et peut être, à ce titre, considéré comme le père de la psychologie. Il décrivit trois sortes d'âme, l'âme étant considérée comme le principe de toute activité vivante : l'âme végétative (nutrition), l'âme sensitive et motrice, l'âme intellectuelle et raisonnable.

Parlant de la philosophie moderne et contemporaine, Chez Descartes, la notion d'âme est celle du sujet individuel. L'âme est pour lui une substance liée au corps, mais indépendante de celui-ci et « d'une nature qui n'a aucun rapport à l'étendue ni aux dimensions ou autres propriétés de la matière dont le corps est composé ». Il y a donc un dualisme strict entre l'âme et le corps chez Descartes, et c'est sur ce dualisme qu'il fonde l'immortalité de l'âme.

Pour Maine de Biran, la notion d'âme s'oppose à l'esprit. Celui-ci est le siège des idées, tandis que l'âme est le lieu des sentiments profonds et élevés, le véritable lieu de la vie morale.

La question de l'âme et de son immortalité semble avoir disparu du paysage de la philosophie contemporaine, effacée par la notion de sujet. Freud utilise le terme d'âme (en allemand Seele) pour désigner l'appareil psychique. Par ailleurs, Jung parle de l'âme pour désigner l'inconscient collectif.

Bergson considère que l'âme est puissance spirituelle et créatrice, centre de la liberté de l'homme. Ce sont l'artiste et le mystique qui peuvent nous renseigner sur la vraie nature de l'âme, car ce sont eux qui la connaissent vraiment. De son côté, le philosophe spiritualiste français Louis Lavelle (1883-1951) considère l'âme comme le centre du moi doté de liberté et caractérisé par la conscience de soi (De l'Âme, 1951).

Jetant un regard sur les religions orientales, dans l'hindouisme, l'âme ou moi (atman) désigna au départ la réalité intérieure qui fait qu'un être subsiste, le principe qui donne vie. Puis on l'identifia au divin (brahman), à une réalité immortelle, purement spirituelle, indépendante du corps et des phénomènes psychiques (souffrance-joie) qui ont leur racine dans le corps. Mais l'âme humaine, parce qu'on la considère comme liée à la matière, est emprisonnée dans le cycle des réincarnations jusqu'à ce qu'elle parvienne par la purification et la connaissance à sa réalité finale. Le bouddhisme a ceci de particulier dans l'histoire des religions en ce qu'il enseigne que l'âme individuelle est une illusion produite par différentes influences psychologiques et physiologiques. Par conséquent, il ne conçoit pas qu'il existe une âme ou un moi qui puisse survivre à la mort. La vision bouddhiste de la réincarnation est simplement une chaîne de conséquences non liées par une identité quelconque, bien que, dans la croyance populaire, cette subtilité se perde souvent et que les fidèles considèrent les morts comme des âmes transmigrées.

Le judaïsme biblique utilise, pour parler de l'âme, un mot hébreu Nephesh, qui à l'origine signifiait souffle, désir, aspiration, puis la vie, qui n'est pas séparable du sang. La Bible ne partage pas le dualisme âme-corps : la personnalité humaine est considérée comme un tout. Cette vision unitaire de l'homme rendit longtemps difficile la réflexion sur l'au-delà et ce n'est que tardivement que s'imposa la croyance en la résurrection des morts (Daniel, XII, 1-3).

Le christianisme, quant à lui, a retiré de l'anthropologie biblique le caractère spirituel de l'âme, qui est le lieu de la relation entre l'homme et Dieu mais aussi la relation essentielle entre l'âme et le corps, de sorte que le salut de l'homme ne peut pas être seulement un salut de l'âme, mais une résurrection des corps : c'est l'homme dans son entier qui peut être admis en présence de Dieu après la vie. Cependant, la doctrine chrétienne de l'âme a été fortement influencée par les philosophies de Platon et d'Aristote et la plupart des chrétiens croient que chaque individu possède une âme immortelle qu'il s'agit de sauver, indépendamment du corps.

Les enseignements de l'islam concernant l'âme ressemblent à ceux du judaïsme et du christianisme. Selon le Coran, Dieu insuffla l'âme dans les premiers êtres humains et, lors de leur mort, les âmes des fidèles sont portées près de Dieu.

De façon synthétique, l’âme est la source de l’activité mentale. Elle est la raison, la colère, les désirs, le centre du moi doté de liberté et caractérisé par la conscience de soi. Bref, elle traduirait la raison et différencierait l’homme de l’animal.

Cependant, il arrive parfois que l’homme pose des actes qui plongent l’humanité dans le doute quant à sa différence avec l’animal qui a été longtemps accusé d’être sans âme. Il est possible qu’en certains points les animaux agiraient mieux que l’homme. Jamais le lion, que nous jugerions de sans âme (autant dire de sans raison), n’a mangé ses lionceaux ! Les images ci-dessous montrent que nous sommes parfois pires que les bêtes.  « Il est des hommes qui n’ont plus rien d’humain »

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Chacun devra-t-il interroger sa conscience pour savoir si dans ses plus petits actes il n’est pas pareil à ces bourreaux de l’humanité !

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M
C'est drole d'enn aller jusque la, l'homme est un etre sacré, penser qu'il peut etre consideré comme une bete c'est etre aussi plus que bete.
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